Au cœur du folklore québécois, le loup-garou symbolise la lutte entre foi et tentation. Mi-homme, mi-bête, il erre dans la nuit, puni pour avoir mené une vie profane ou manqué la messe sept années durant. Cette créature terrifiait jadis les campagnes du Québec, où l’on croyait qu’un simple coup au front pouvait briser la malédiction et ramener l’âme égarée vers la lumière.

Mythe emblématique du Québec, la Chasse-Galerie raconte l’histoire de bûcherons qui, par désir d’amour et de liberté, concluent un pacte avec le Diable pour faire voler leur canot au-dessus des forêts enneigées. Interdits de blasphémer ou de frôler un clocher, ils risquent leur âme à chaque vol. Au début du XXᵉ siècle, cette légende prit des allures de faits réels dans les journaux, brouillant les frontières entre foi, superstition et mémoire collective.

Bien avant les colons, les légendes autochtones évoquaient déjà la présence d’un serpent géant dans les eaux du lac Memphrémagog. Observé depuis des siècles, ce monstre marin, loin d’être menaçant, est souvent décrit comme protecteur. En 1986, « Memphré » fut officiellement reconnu par Magog et Newport, devenant un symbole local célébré par des sculptures, des festivals et des témoignages toujours vivants. Entre mythe et fierté régionale, Memphré continue d’habiter l’imaginaire québécois.

Au Québec, certaines églises auraient été bâties grâce à un mystérieux cheval noir, don du Diable déguisé en bienfaiteur. À L’Islet, le curé Panet accepte son aide, mais l’animal s’enfuit lorsque sa bride est retirée, laissant derrière lui un trou maudit dans la roche. Depuis, ce cheval diabolique hante la mémoire populaire et rappelle qu’entre foi et tentation, même les pierres sacrées peuvent porter la marque du Malin.

Prises entre Anticosti et les Îles de la Madeleine, les sirènes du Saint-Laurent charment les marins de leur chant avant de les entraîner vers les profondeurs. Ces créatures, perdues en route vers la mer Rouge, seraient parfois aperçues sur les rochers ou prises dans les filets. Si certains y voient des phoques ou des morses, d’autres jurent encore les avoir entendues chanter. Entre mythe, illusion et mystère marin, leurs voix continuent de hanter nos rivages.

Dans le cadre du Salon du livre de Montréal 2025, nous avons créé quatre têtes de créatures en utilisant une variété de techniques de fabrication artisanales et numériques. Toutes ces têtes peuvent être réalisées au Square et à la Hutte, à la Grande Bibliothèque, avec les outils et les ressources que BAnQ met à la disposition du public.