Promotion

Une promotion efficace peut faire toute la différence entre une salle vide et un lieu de collaboration effervescent. La particularité d’un laboratoire de création en bibliothèque est qu’il faut expliquer sa mission et son fonctionnement en plus d’en faire connaître l’existence. Malgré une popularité croissante, une partie importante de la population n’est pas familière avec les termes Fab Lab, médialab ou laboratoire de création. Le message diffusé à travers les différents réseaux promotionnels doit donc être à la fois informatif et attirant.

Dans la plupart des cas, la promotion se fait en collaboration avec le service des communications de l’institution ou de la municipalité. Il est recommandé d’établir une relation forte avec cette équipe dès le début du projet, de façon à ce que tous en comprennent bien les tenants et aboutissants et que l’expertise de chacun soit mise à profit dans l’atteinte de la mission du laboratoire.

Ce chapitre présente différents éléments qui peuvent aider à développer la stratégie convenant le mieux au projet. Évidemment, toute stratégie doit être adaptée à la population que l’on cherche à attirer. Ainsi, une campagne promotionnelle visant les adolescents sera différente d’une autre s’adressant aux entreprises en démarrage.

À qui s’adresse-t-on?

La stratégie promotionnelle s’articule autour de deux axes complémentaires :

  1. Attirer des usagers de la bibliothèque vers le laboratoire;

  2. Attirer de nouveaux usagers qui ne fréquentent pas encore la bibliothèque.

Les usagers de la bibliothèque

Le premier axe est sans doute le plus simple à travailler puisque l’institution a déjà un accès privilégié à ses usagers. Il faut alors « simplement » assurer la visibilité du laboratoire dans l’ensemble de la bibliothèque, notamment par de l’affichage dans plusieurs lieux stratégiques et par la mise en place de dépliants ou de feuillets sur les comptoirs. Une telle stratégie n’est cependant pas suffisante : il est fondamental que l’ensemble du personnel soit au courant des activités du laboratoire pour pouvoir en faire la promotion auprès des usagers.

Le laboratoire peut également profiter du réseau promotionnel de la bibliothèque ou de la municipalité et s’afficher sur le site Internet de l’institution, dans ses courriels promotionnels et à travers les autres modes de diffusion déjà existants.

De même, organiser des activités en dehors du laboratoire aidera à en faire connaître l’existence et à stimuler la curiosité des usagers de passage. Pourquoi, par exemple, ne pas tenir une activité d’impression 3D à proximité du hall d’entrée?

Les nouveaux usagers

Le second axe demande de cibler des segments de la population qui ne fréquentent pas nécessairement la bibliothèque, mais qui pourraient être intéressés par les services offerts au laboratoire de création. Cette démarche repose sur la nature de la mission du laboratoire et sur une connaissance réelle de la communauté.

Si, par exemple, le laboratoire offre des services aux adolescents, il peut être utile de communiquer avec les écoles secondaires et les centres jeunesse du secteur pour les encourager à présenter les activités et à planifier des visites de groupe. Si on souhaite attirer des entreprises en démarrage, la chambre de commerce locale peut constituer un point de départ fort pertinent.

Les réseaux sociaux

Les réseaux sociaux, de même qu’un portail Internet bien articulé, constituent un moyen incontournable et privilégié pour promouvoir un laboratoire de création. La diffusion en ligne permet de mettre en valeur les créations réalisées au laboratoire (extraits vidéo ou audio, jeux en ligne, modèles 3D) et de dévoiler la programmation d’une manière rapide et flexible – on peut ainsi s’adapter aux tendances et aux demandes des usagers.

Les réseaux sociaux permettent également une interaction des usagers entre eux et avec le personnel du laboratoire, ce qui participe à l’esprit de collaboration au cœur du concept de laboratoire de création. Les bibliothèques ont d’ailleurs avantage à accorder une certaine liberté au personnel du laboratoire dans la gestion des réseaux sociaux, afin de profiter pleinement de la réactivité et de la flexibilité qu’ils offrent.

La gestion des réseaux sociaux exige des mises à jour régulières pour que le public développe l’habitude de consulter la page. Attention toutefois à ne pas inonder les usagers de publications, peu importe leur pertinence : cette façon de faire peut être agaçante et générer des désabonnements. Il est suggéré de moduler le rythme de diffusion selon certains cycles d’achalandage (les publications estivales ont généralement une portée plus restreinte et n’ont pas à être aussi fréquentes qu’à l’automne), dans la mesure où le réseau est vivant et dynamique.

La plupart des réseaux sociaux offrent des mesures statistiques du succès des publications. Il ne faut donc pas hésiter à expérimenter afin de déterminer quel type de publication diffusé à quel moment arrive le mieux à rejoindre les utilisateurs.

La présentation des activités de médiation

Une fois les activités de médiation établies, il est recommandé de les rassembler dans un document attrayant en format électronique ou papier : ce pourrait être un calendrier en ligne, ou encore une présentation imprimée succincte des types d’activités proposés, sans précision de dates, ce qui permet d’augmenter la durée de vie du document.

Certains laboratoires préparent un dépliant regroupant les types d’ateliers offerts sur réservation aux groupes scolaires. On y présente le laboratoire en mettant en valeur ses fonctionnalités et on y donne les détails pour la prise de rendez-vous. Il est ensuite facile d’envoyer ce document aux écoles pour stimuler les visites de groupes scolaires.

Les événements spéciaux et les concours

Les événements spéciaux sont des occasions privilégiées de faire connaître le laboratoire à de nouveaux publics. Il est possible, notamment, de collaborer avec les organisateurs d’événements (les festivals, par exemple) pour créer des activités qui seront intégrées à leur programmation.

À titre d’exemple, au printemps 2017, le Square Banque Nationale de BAnQ a proposé un atelier animé par un illustrateur de bandes dessinées professionnel; l’activité faisait également partie de la programmation du Festival de BD de Montréal. Cette stratégie a permis d’attirer des participants qui ne connaissaient pas nécessairement l’existence du laboratoire.

Par ailleurs, sans que l’activité soit obligatoirement inscrite à l’horaire d’un événement externe, une programmation en phase avec les tendances culturelles et sociales du moment permet de susciter un certain engouement (activités thématiques liées aux saisons, aux grandes fêtes, etc.) et de profiter d’une effervescence alimentée par d’autres institutions et par les médias.

Les concours sont aussi une bonne façon d’encourager la participation active des usagers et d’en attirer de nouveaux. Pour qu’un concours connaisse du succès, la thématique proposée (s’il y en a une) doit être attrayante, le concours doit être annoncé efficacement et au bon moment (pour laisser le temps aux usagers de créer une œuvre, tout en évitant que la période allouée soit tellement longue que l’annonce sombre dans l’oubli) et les prix doivent, évidemment, être alléchants. 

Frédéric Lemelin

Artiste en art numérique, Frédéric touche un peu à tout se qui est du domaine de la fabrication et du domaine des arts médiatiques. Frédéric développe l’offre numérique et grand publique.

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