La bête profane
Le loup-garou erre au Québec depuis des siècles, dit-on. Cette bête, mi-homme, mi-animal (le plus souvent un gros chien noir) n’est pas née monstre : tout homme vivant une vie profane risque de se transformer en loup-garou. Donc attention à ceux qui ont manqué la messe pendant sept ans, ou qui ont rompu un serment sacré!
Condamné à errer à la tombée de la nuit, le loup-garou québécois peut toutefois être délivré de sa malédiction : il suffit de faire couler le sang de la bête au niveau du front pour qu’elle puisse « renaître dans la foi » (Bryan Perro, Créatures fantastiques du Québec : l’intégrale, Shawinigan, Perro éditeur, 2014, p. 79).
Sculpture Le loup-garou par Alfred Laliberté, 1945. Archives nationales à Québec, fonds Ministère de la Culture et des Communications, série Office du film du Québec (E6, S7, SS1, D2, P29384). Photo : Neuville Bazin.
J. C., En Canada bûcherons assaillis par les loups dans les grandes forêts du Nord, illustration de périodique, Le Monde illustré, vol. 9, no 463 (18 mars 1893), p. 539. Bibliothèque nationale (site Rosemont).
Gare au loup-garou!
Pour les habitants du Québec au XVIIIe siècle, le loup-garou était plus qu’une légende. C’était une vraie menace.
Dans La Gazette de Québec, premier journal publié sur le territoire québécois, un court article dans l’édition du 21 juillet 1766 avertit le public de se méfier d’un loup-garou prenant l’apparence d’un mendiant, aperçu à Québec le 17 du mois courant.